Corrèze

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En vacances dans une petite commune de Corrèze, j’ai assisté à un événement local qui faisait chaud au coeur: le passage d’une course cycliste, le Tour du Limousin. Dans cette ambiance morose de pandémie où chacun reste sur ses gardes quand il ne vit pas carrément reclus, cette épreuve sportive a ranimé le petit village. La veille du grand jour, des volontaires s’affairaient pour décorer les maisons, procéder au marquage au sol et désigner celles et ceux qui géreraient la circulation en amont et barreraient les routes le moment venu. Le lendemain, tout était prêt pour accueillir ces cyclistes de haut niveau qui allaient affronter les côtes redoutées du département sous un soleil de plomb. Consigne avait été donnée par le maire de garder enfermés chez soi les chiens, les chats et autres volatiles qui auraient pu gravement perturber le peloton s’il leur avait pris l’idée d’aller faire une petite promenade au moment de son passage. Les habitants mais aussi des personnes venant des départements voisins et de nombreux touristes étaient au rendez-vous de cette course qui se déroulait sur 3 jours. Les plus âgés avaient apporté des sièges qu’ils disposaient à l’ombre, les plus jeunes suivaient l’épreuve en direct sur leur smartphone; quant aux enfants ils attendaient avec impatience les cadeaux qui seraient jetés ça et là par la caravane publicitaire en espérant être le plus rapide pour rafler la mise. Une joyeuse effervescence régnait quand les premiers klaxons ont retenti. Il fallait être prêt, ne pas perdre une miette du spectacle, il allait être si rapide. Les coureurs sont apparus en même temps que l’hélicoptère qui les filmait à tellement basse altitude que tous les regards étaient rivés sur lui. Quelques secondes et tout était fini! « Tout ça pour ça » s’est exclamée ma voisine, tandis que son petit-fils se mettait à pleurer car n’ayant eu d’yeux que pour l’hélicoptère, il avait vu le pilote mais pas les coureurs. Il n’empêche, c’était un bon moment de cohésion sociale autour d’une valeur qui nous est chère, le sport. Cette manifestation avait réussi à sortir le village de sa véritable léthargie pendant trois jours: la veille pour la préparation, le jour J et le lendemain pour les commentaires et ce, dans le respect des gestes sanitaires que la situation nous impose. Trois jours pendant lesquels on avait l’impression d’être avant, ce n’est pas si mal!

Cet article a été écrit par Maryse