La patience, une des vertus du conteur

La patience, une des vertus du conteur

Monsieur Y. R. avait tant de choses à nous raconter ! Mais il fallait faire vite, nous avait
prévenu son épouse, car ses souvenirs étaient de plus en plus flous, en particulier ceux qui
concernaient sa jeunesse en Algérie. Or, cette période de sa vie nous intéressait vivement.
Nous allions donc tenter, avec les quelques éléments qu’il nous apportait, de faire renaître les
personnages qui l’entouraient et les scènes qui lui étaient familières. Pour cela, nous nous
sommes largement documentés sur l’histoire et la géographie de l’Algérie Française, la vie de
tous les jours, l’enseignement, la jeunesse, la cuisine… et avons tenté de le mettre en
situation. Nous avons vu alors son regard s’éclairer à l’évocation d’un nom de ville ou d’un
mets typique qu’il affectionnait. Il parvenait à nous décrire sa maison, son quartier, son école,
ses copains et à nous conter des anecdotes avec ses parents et ses grands-parents. L’odeur des
orangers, la blancheur des murs, la chaleur du soleil, tout ce qu’il avait aimé lui revenait peu à
peu.
Ce travail collectif, auquel Madame R a grandement participé, a été bénéfique pour chacun
de nous. Nous avons beaucoup appris et grâce à notre patience et notre détermination, nous
avons réalisé un récit bien documenté qui a ravi toute la famille.

Cet article a été écrit par Maryse

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